Tricoter une casquette gavroche facilement avec vos aiguilles

En 1830, la casquette gavroche fait ses débuts et ne disparaît jamais vraiment des rues ni des podiums. Ce couvre-chef, tantôt compagnon des ouvriers, tantôt accessoire chic, s’est taillé une place dans toutes les garde-robes et épouse sans effort chaque saison et chaque visage. Si l’idée de fabriquer de vos mains un objet aussi emblématique vous séduit, voici une méthode concrète pour tricoter une casquette gavroche.

Le matériel nécessaire

Avant de commencer, regroupez l’ensemble des fournitures indispensables à la réalisation de votre casquette gavroche :

  • Entoilage, pour donner de la tenue à la visière
  • Chutes de tissu variées
  • Deux boutons à recouvrir, pour peaufiner le style
  • Un morceau d’élastique de 6 cm de long sur 1 ou 1,5 cm de large

Ce modèle de casquette peut se retourner facilement, alors rien ne vous empêche de jouer sur les contrastes et de choisir deux tissus différents. Si vous rêvez d’une version bicolore, prévoyez jusqu’à quatre tissus pour multiplier les effets.

La coupure de 3 pièces

Le tricotage s’organise autour de trois pièces distinctes. D’abord, un triangle à découper six fois dans le tissu A et six fois dans le tissu B. Ensuite, la visière : une découpe dans chaque tissu, et deux découpes dans l’entoilage pour garantir une bonne tenue. Enfin, la bande qui ceindra la tête : une coupe dans le tissu A (ou A’), une autre dans le tissu B (ou B’), en respectant une longueur de 61,4 cm sur 3,8 cm de large. Intégrez bien les marges de couture de 0,7 cm. Si la taille n’est pas parfaite, un élastique positionné à l’arrière permettra d’ajuster le tour de tête sans difficulté.

L’entoilage, le haut, la bande contrastante et le bouton

Une fois vos trois pièces prêtes, passez à l’entoilage des deux visières coupées. Assemblez ensuite les triangles pour former le dessus de la casquette. Petite astuce : ne cousez pas jusqu’au bout de chaque pointe, travaillez par groupes de trois afin de constituer deux moitiés que vous réunirez ensuite.

Le dessus est prêt ? Enchaînez avec la bande contrastante. Assemblez ses extrémités, endroit contre endroit, puis fixez-la tout autour du haut de la casquette. Prévoyez une légère tension sur la bande, elle doit épouser le tour de tête mais rester un soupçon plus courte que la circonférence totale. Si besoin, faufilez avant de piquer pour assurer la régularité.

Une fois cette étape franchie, place à la pose du bouton recouvert : fixez-le soigneusement au sommet de la casquette. Répétez l’opération pour la version en tissu B si vous souhaitez une casquette vraiment réversible.

L’élastique et la visière

L’installation de l’élastique se fait à l’arrière. Découpez un morceau de 3 cm, puis cousez-le à 2 cm de la couture du dos. Étirez-le doucement pour évaluer la tension qui vous convient, fixez une épingle, essayez la casquette pour ajuster si besoin, puis cousez le second bout de l’élastique pour qu’il reste en place.

Pour la visière, assemblez endroit contre endroit, retournez-la soigneusement. Si l’entoilage utilisé est suffisamment ferme, la surpiqûre n’est pas obligatoire. Mais rien n’empêche d’en réaliser une si vous souhaitez un fini encore plus net.

Avant de fixer la visière à la casquette, réalisez une piqûre sur les marges pour stabiliser les deux morceaux. Ensuite, attachez la visière à la base de la casquette, en veillant à bien répartir les épaisseurs.

L’assemblage : la dernière étape du tricotage

Pour rassembler les deux parties de la casquette, placez-les endroit contre endroit. Glissez la visière à l’intérieur, épinglez le tout en laissant volontairement une ouverture de 5 à 6 cm sur un côté, ni devant (pour ne pas gêner la visière), ni à l’arrière (présence de l’élastique oblige). Piquez l’ensemble, puis retournez la casquette sur l’endroit. Refermez discrètement l’ouverture à l’aide d’un point invisible.

Les finitions et les embellissements

Le montage achevé, concentrez-vous sur les détails et l’aspect final : un bord côtelé peut transformer la silhouette de la casquette. Pour le réaliser, relevez les mailles tout autour avec des aiguilles plus fines et tricotez quelques rangs en côtes 1×1 ou 2×2, selon l’effet recherché.

Vous pouvez aussi personnaliser votre modèle : ajoutez des boutons décoratifs, une petite broderie, ou pourquoi pas une fleur tricotée. Ce genre de détail, minutieux mais accessible, donne à votre gavroche un caractère unique.

N’oubliez pas de rentrer soigneusement tous les fils à l’aide d’une aiguille à laine pour une finition propre, sans accroc. Pour une tenue parfaite, humidifiez légèrement la casquette, mettez-la en forme sur un support adapté, puis laissez sécher à l’air libre.

Les variations de motif et de couleur

Changer de motif ou de couleur permet de donner un autre visage à la casquette gavroche. Les options sont nombreuses et chacune permet d’exprimer une facette différente de votre créativité.

Le point mousse, indémodable, apporte douceur et simplicité. Le point jersey, lui, offre une surface lisse et régulière, tandis que l’envers dévoile une texture plus structurée. Les tricoteurs aguerris aimeront glisser des torsades ou des points ajourés, pour un résultat plus sophistiqué.

Côté couleurs, tout est permis. Optez pour des teintes vives si vous aimez l’audace, ou des tons sobres pour une allure raffinée. Variez les couleurs entre la calotte, le bandeau et la visière pour encore plus de contraste. Le jacquard, quant à lui, permet de dessiner des motifs complexes et colorés, rayures, losanges ou figures géométriques, pour ceux qui souhaitent aller plus loin.

Veillez simplement à l’équilibre des couleurs et des motifs pour un rendu harmonieux. Inspirez-vous des tendances du moment ou jouez sur les saisons pour créer une pièce qui vous ressemble vraiment.

Tricoter une casquette gavroche, c’est bien plus que suivre une série d’étapes : c’est l’occasion de tester vos idées, d’affiner votre technique et de signer un accessoire à votre image. À chaque point, une nouvelle possibilité s’ouvre, et le résultat, unique, viendra enrichir votre vestiaire d’une pièce que l’on remarque. Alors, à vos aiguilles : qui sait où ce projet vous mènera la prochaine fois ?